• Evaluation = piège à cons (épisode n°10)

    L'amour rend aveugle... gif-amour-7-gratuit

     

    Rappel des épisodes précédents : Guillaume Garot veut mettre en place à la Mairie de Laval, l'expérimentation (pourtant facultative) de l'évaluation des fonctionnaires voulue par M. Sarkozy dans le cadre de la RGPP, clairement annoncée dans son discours de Nantes le 17 septembre 2007, et transcrite dans le décret du 29 juin 2010 et la circulaire du 6 août 2010. De nombreux acteurs témoignent des dégâts causés par l'évaluation : Guillaume, député mal noté, un médecin du travail, Christophe Dejours, des salariés de France Télécom, entreprise privatisée par la gauche… Georges Tron, inspirateur du décret, a démissionné et est en garde à vue…

    Malgré cela, la municipalité a obtenu un vote favorable au CTP le 16 juin et l'a mis à l'ordre du jour du Conseil municipal du 27 juin… Le risque d'un fichage des agents municipaux à l'occasion des primaires du PS est dénoncé par le Ministre de l'Intérieur, et vient se télescoper, à la mairie de Laval, avec la mise en place de l'évaluation...

     

     

    Dans un message diffusé le 23 juin 2011, la CFDT réaffirme son soutien à la mise en place de l'évaluation. Elle fait état de garanties qu'elle aurait obtenues de la municipalité. Mais il n'en est rien. Le décret du 29 juin 2010 de MM Hortefeux-Woerth-Tron est un menu complet, ce n'est pas un repas à la carte. De plus, dès lors que ce système aura été voté par le Conseil municipal, il sera irréversible.

     

    La CFDT se trompe ou vous trompe, c'est selon !

     

    Le Conseil Municipal va voter lundi prochain cette mesure scélérate, directement inspirée par la droite Sarkozyste, à vous de juger...

     

    Pour sa part, Force Ouvrière Municipaux condamne sans appel l'application de cette mesure et rejoint la quasi totalité des organisations syndicales des services de l'Etat dans leur combat quotidien contre l'application de l'évaluation individualisée au mérite, contre l'individualisation des rémunérations au mérite.

     

    Force Ouvrière Municipaux appelle tous les agents des services municipaux à boycotter cette expérimentation en refusant de participer aux "entretiens professionnels".

     

    Plusieurs directions doivent servir de cobayes pour cette funeste expérience. Dans les semaines à venir, les premières vagues de convocations vont parvenir aux agents.

     

    La participation à ces entretiens n'est pas obligatoire. Nous invitons tous les agents à refuser de rentrer dans cette logique en boycottant les entretiens.

     

    Lorsque vous recevrez cette convocation à l'initiative de votre supérieur hiérarchique direct, il vous suffit de décliner cette invitation en retournant à celui-ci la note ci dessous :

     

     

    Nom Prénom                                                                                     Laval, le

    Direction

    service

                                                                                       Nom Prénom

                                                                                      A

                                                                                      Supérieur hiérarchique direct

     OBJET : Entretien professionnel.

     

    Madame, Monsieur,

    J’ai bien reçu ma convocation à l’entretien professionnel que la mairie de Laval vient d’instaurer, à titre expérimental, en application du décret n° 2010-716 du 29 juin 2010

    Je vous signifie par la présente mon refus du « bénéfice» de cet entretien professionnel. Par conséquent, je ne donnerai pas suite à votre convocation. 

    Cet entretien n’ayant aucun caractère obligatoire pour l’agent, il est de mon droit de ne pas y assister. 

    Le dispositif dit de l’« entretien professionnel », mis en place en application du décret n° 2010-716 du 29 juin 2010, a pour objectif essentiel d’instaurer la rémunération des fonctionnaires au mérite,  avec la détermination de l’avancement de grade et d’échelon au mérite et la détermination de la rémunération indemnitaire au mérite. 

    En effet, ceci résulte directement du contenu des articles 3, 4, 5 et 8 du décret. 

    « Article 3

    L’entretien professionnel est conduit par le supérieur hiérarchique direct du fonctionnaire. Il porte principalement sur : 

    Les résultats professionnels obtenus par le fonctionnaire eu égard aux objectifs qui lui ont été assignés et aux conditions d’organisation et de fonctionnement du service dont il relève ;

    2° La détermination des objectifs assignés au fonctionnaire pour l’année à venir et les perspectives d’amélioration de ses résultats professionnels, compte tenu, le cas échéant, des évolutions prévisibles en matière d’organisation et de fonctionnement du service ;

    3° La manière de servir du fonctionnaire ;…..

    5° Le cas échéant, ses capacités d’encadrement ;

    Article 4 

    Les critères à partir desquels la valeur professionnelle du fonctionnaire est appréciée, au terme de cet entretien, sont fonction de la nature des tâches qui lui sont confiées et du niveau de responsabilité assumé. Ces critères, fixés après avis du comité technique paritaire, portent notamment sur :

    L’efficacité dans l’emploi et la réalisation des objectifs ;

    2° Les compétences professionnelles et techniques ;

    3° Les qualités relationnelles ;

    4° La capacité d’encadrement ou, le cas échéant, à exercer des fonctions d’un niveau supérieur.

    Article 5

    Le compte rendu de l’entretien, établi et signé par le supérieur hiérarchique direct, comporte une appréciation générale littérale traduisant la valeur professionnelle du fonctionnaire au regard des critères fixés à l’article 4.

    Article 8

    Pour l’établissement du tableau d’avancement, il est procédé à un examen de la valeur professionnelle du fonctionnaire, compte tenu notamment : 

    Des comptes rendus d’entretiens professionnels ;

    2° Des propositions motivées formulées par le chef de service ;

    3° Et, pour la période antérieure à la mise en place de l’entretien professionnel, des notations.

    Les candidats dont le mérite est jugé égal sont départagés par l’ancienneté dans le grade. » 

    Par ailleurs, la circulaire NOR : 10CB1021299C du 06/08/2010 relative à la mise en œuvre de l'expérimentation de l'entretien professionnel au sein des collectivités territoriales confirme pleinement l’instauration de l’évaluation du mérite dans la détermination de la rémunération des agents. 

    En effet, le titre III de cette circulaire précise : 

    « III – La valeur professionnelle et sa prise en compte pour l’application des articles 39, 78 et 79 de la loi du 26 janvier 1984. 

    Comme le précise le premier alinéa de l’article 76-1 de la loi du 26 janvier 1984 précitée, l’entretien professionnel permet d’apprécier la valeur professionnelle des fonctionnaires notamment pour être prise en compte dans le cadre de la promotion interne (article 39), de l’avancement d’échelon (article 78) et de grade (article 79). 

    L’article 8 du décret du 29 juin 2010 précise les modalités d’examen pour l’établissement du tableau d’avancement de grade relevant de l’article 79. 

    En ce qui concerne l’octroi d’avancement d’échelon à l’ancienneté minimale, il est fonction à la fois de critères liés à l’ancienneté et à la valeur professionnelle. En conséquence, le compte rendu de l’entretien professionnel doit servir de base en ce qui concerne l’appréciation de la valeur professionnelle visée à l’article 78 de la loi du 26 janvier 1984. 

    Pour la constitution des listes d’aptitude relative à la promotion interne, les articles 39 et 76-1 de la loi du 26 janvier 1984 rappellent qu’elles ne peuvent être dissociées de la valeur professionnelle et des acquis de l’expérience professionnelle des agents, lesquelles font également l’objet de l’entretien professionnel et de son compte rendu. Ce dernier devient donc en ce sens un des outils de l’établissement des listes d’aptitude. 

    Seuls les comptes rendus définitifs peuvent être pris en compte pour apprécier la valeur professionnelle. 

    L’appréciation de la valeur professionnelle pourra, enfin, se révéler utile pour apprécier les résultats d’un fonctionnaire soumis à un régime de prime de type prime de fonctions et de résultats prenant en compte les résultats. » 

    Je refuse de rentrer dans une logique de mise en concurrence des agents, qui est désormais reconnue comme déterminante dans le développement des pathologies mentales liées au travail. 

    Au même titre que mes collègues, je tiens à défendre l’ensemble des missions de notre administration en dehors de toute notion de rentabilité. 

    En effet, notre statut de fonctionnaires prévoit déjà des obligations et un contrat individuel d’objectif, conditionnant nos rémunérations n’est pas nécessaire au bon accomplissement des missions. 

    Je mesure parfaitement qu’il s’agit là d’une étape destinée à la mise en place de la rémunération au mérite, car le compte rendu d’entretien professionnel sera utilisé pour déterminer mon droit aux avancements d’échelon et de grade et aura des conséquences directes sur les promotions et la détermination du montant du régime indemnitaire. 

    Cette démarche n’est pas destinée à s’opposer à vous qui subissez aussi cette réforme. Mon action s’inscrit dans un mouvement collectif d’opposition à un système pernicieux. 

    Cordialement. 

    Signature

     

     

    à suivre...


  • Commentaires

    1
    Martine
    Samedi 13 Septembre 2014 à 11:51

    C'est exact, rien ne vous oblige à cet entretien. Faites comme nous, qui avons eu à subir ces expérimentations dans l'éducation nationale : refusez !

    Et ce qui est surprenant, c'est que le SGEN-CFDT est contre l'évaluation individuelle et la rémunération au mérite dans l'Education. Le fait d'avoir des employeurs de "gauche" n'est pas une bonne raison pour accepter les méthodes de management de la droite !

    2
    Martine2
    Samedi 13 Septembre 2014 à 11:51

    Une idée de ce qu’écrit le SGEN-CFDT

    Je suis enseignante anciennement au SGEN CFDT pour ces raisons là. A ce moment là c’était le seul syndicat qui refusait de ce plier au diktat des inspections.

    J’ai quitté le SGEN lors de la signature sur la revalorisation et la création du corps des professeurs des écoles pour rejoindre le SNUipp.

    Si j’avais été fonctionnaire à la mairie de Laval, syndiquée CFDT, j’aurais également rendu ma carte pour peut-être rejoindre FO dont les positions locales me conviennent mieux.

    L’inspection est souvent mal vécue

    C’est parfois un traumatisme, une infantilisation, de l’arbitraire car celui qui est censé délivrer la science pédagogique en conseillant et en formant ses ouailles est aussi celui qui note et qui influence ainsi la progression de leur carrière. Le pouvoir de « saquer » ou « récompenser » aurait-il des vertus formatives ?

    Peut-on refuser l’inspection ?

    C’est une question qui fut longtemps à l’honneur dans notre Sgen adoré.

    Qu’est-ce qui arrive si on le fait ? Le Sgen a compté et compte dans ses rangs des refuzniks comme on les surnommait autrefois. On ne risque rien à refuser l’inspection.... Si ce n’est faire une croix sur son grand choix et son choix et sur ses promotions de grade et de corps (avis défavorable pour la hors classe et la liste d’aptitude agrégé).

    Et il est plus élégant et plus honnête de faire un courrier expliquant les raisons de son refus d’inspection mais son acceptation du conseil pédagogique en demandant par exemple le suivi exhaustif d’un projet de sa naissance à son aboutissement. Peu de chances que les inspecteurs qui sont eux aussi débordés et pas assez nombreux viennent vous voir.

    http://www.sgen-cfdt-plus.org/article.php3?id_article=1070

     

    3
    Martine2
    Samedi 13 Septembre 2014 à 11:51

    Oups! erreur à corriger lire"de se plier" au lieu de "de ce plier"

    4
    Contractuels
    Samedi 13 Septembre 2014 à 11:51

    TRES IMPORTANT.

     

     

     

    A destination de tous les agents contractuels de la Ville de Laval.

     

     

     

    L'expérimentation de l'entretien professionnel en application du Décret n ° 2010-716 du 29 juin 2010 ne vous concerne pas.

     

     

     

    Toute convocation qui vous serait adressée à cette fin est par conséquent totalement dépourvue de base légale.

     

     

     

    "Art. 1er

     

     

     

    Les dispositions du présent décret sont rendues applicables, à titre expérimental, aux fonctionnaires territoriaux mentionnés à l’article 1er du décret du 14 mars 1986 susvisé par une délibération de l’organe délibérant compétent de la collectivité territoriale ou de l’établissement public local dont ils relèvent.

     

     

     

    La délibération mentionnée au premier alinéa vise les fonctionnaires territoriaux concernés soit dans leur totalité, soit par cadre d’emplois ou emplois.

     

     

     

    Dans ce cas, les dispositions du décret du 14 mars 1986 précité cessent d’être applicables à ces fonctionnaires territoriaux."

     

     

     

    Pour vous le problème est donc définitivement réglé, vous n'êtes pas concernés et n'avez pas à subir cet entretien.

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